Dans la photo de gauche à droite, Bernadette Guiadem, responsable au service, Laurette Amon, directrice générale adjointe, Ghislaine Giroux, coordonatrice des bénévoles, Katherine, responsable au service, Serge (à droite), et à l’avant, François, bénévole expert en montage d’épicerie. 

Le service de dépannage alimentaire changera dès le 12 janvier prochain (2026). Au lieu de s’appeler « dépannage alimentaire », il portera désormais le nom d’« épicerie sociale ». Pourquoi? Parce que l’organisation souhaite, encore une fois, mieux s’adapter à la réalité des gens.

Actuellement, les paniers d’aide alimentaire sont sélectionnés par l’équipe et remis directement dans des sacs aux personnes qui en font la demande, explique Mme Julie Berger, directrice générale du Centre d’action bénévole. Toutefois, l’organisation souligne que les aliments offerts ne correspondent pas toujours aux préférences des bénéficiaires. Il peut donc s’en résulter à du gaspillage une fois les denrées arrivées dans les maisons.

La nouvelle épicerie sociale, qui sera située au 85, rue Main Ouest, à côté des bureaux du Progrès de Coaticook, permettra aux personnes admissibles à l’aide alimentaire de choisir elles-mêmes les aliments qu’elles souhaitent obtenir, comme dans une véritable épicerie. Afin d’assurer une répartition équitable des produits les plus populaires, comme la viande, les aliments seront classés à l’aide de codes de couleur. Par exemple, une personne pourrait choisir trois aliments avec une pastille bleue, deux jaunes et six rouges, ce qui permettra de déterminer la valeur du panier tout en assurant une variété d’aliments pour chacun.

À plus long terme, Mme Berger souhaite faire évoluer l’épicerie sociale vers une épicerie solidaire, accessible à tous, où il serait possible de faire son épicerie à moindre coût. On pourrait notamment y acheter des aliments à prix réduit, par exemple ceux près de leur date de péremption. Selon Mme Berger, les besoins en aide alimentaire sont plus importants que le nombre de personnes qui utilisent actuellement le service de dépannage. Cette solution offrirait une alternative à ceux qui ne sont pas admissibles ou qui hésitent à demander de l’aide.

Mme Laurette Amon, directrice générale adjointe du CAB, estime que ce nouveau nom permettra de faire tomber une barrière de plus pour les personnes qui ont besoin d’aide. Le terme « épicerie » est courant dans la vie quotidienne et le sera désormais aussi pour les bénéficiaires du CAB.

La fréquence de distribution des paniers passera d’une fois par mois à deux fois par mois, pour un montant de 200 $ par visite (soit 400 $ par mois), au lieu de 300 $ par mois auparavant. Les personnes qui reçoivent de l’aide alimentaire doivent contribuer entre 2 et 5 $ selon la taille de leur foyer pour obtenir leur panier. « C’est une façon de responsabiliser ceux qui demandent de l’aide et de leur permettre de sentir qu’ils ont offert ce qu’ils pouvaient en retour », précise Mme Amon.

Enfin, Mme Amon rappelle que cette aide alimentaire est aussi une occasion de rencontrer les bénéficiaires, afin de les orienter vers les organismes de la MRC capables de répondre à leurs différents besoins de soutien.

Une générosité nettement plus forte à dans notre MRC

Mme Amon tient à souligner la générosité de la population de la MRC de Coaticook, comparativement à d’autres régions. Après avoir visité d’autres CAB de la région pour observer leur organisation, elle a noté que l’aide offerte ici peut représenter de 5 à 6 fois plus que celle distribuée ailleurs.

Les agriculteurs font fréquemment des dons de viande, offrant parfois des vaches entières pour subvenir aux besoins du CAB. Bien que cette viande profite d’abord aux habitants de la MRC de Coaticook, le surplus qui ne peut être distribué rapidement est envoyé à Moisson Estrie à Sherbrooke, qui le redistribue ensuite aux organismes de la région. En octobre, le CAB de Coaticook a reçu deux vaches, et deux autres pour la période de Noël.

Mme Amon explique que la seule raison de la redirection de la viande vers Sherbrooke est le manque de congélateurs pour la conserver directement à Coaticook. Lorsqu’un besoin se fait sentir, le CAB peut en faire la demande et Moisson Estrie renvoie la viande. Mme Amon précise que les paniers n’ont jamais manqué de viande.