Radio-Canada Estrie rapportait hier (jeudi 13 novembre 2025), dans un article intitulé Des centaines de déversements d’eaux usées dans les cours d’eau, que Coaticook fait partie des municipalités québécoises où les débordements d’eaux usées sont les plus fréquents, selon le rapport 2024 de la Fondation Rivières. La ville a enregistré 174 dépassements des normes gouvernementales, un constat qui a surpris le maire Simon Madore, pouvait-on lire dans l’article. Avec la rivière Coaticook qui traverse la municipalité et la production hydroélectrique locale qui influence les niveaux d’eau, les débordements demeurent un défi constant.
Coaticook se situe au 186e rang sur 726 municipalités au Québec. Cliquez ici pour consulter le rapport de la Fondation Rivières. Le rapport de la Fondation Rivières se base sur des données recueillies par des sondes installées directement sur le territoire des municipalités. Ces sondes transmettent l’information à la municipalité, qui la partage ensuite avec la Fondation Rivières.
Nous avons parlé avec le maire Simon Madore, qui affirme être au courant depuis plusieurs années de la présence de déversements. La municipalité travaille à corriger la situation depuis quelques années, a-t-il expliqué. Ce dossier relève de la collaboration et de la responsabilité de l’ensemble du conseil municipal. Mme Nadia Hachimi, ingénieure et cheffe de la division des infrastructures depuis mai 2025, est chargée de présenter au conseil les résultats des données concernant les eaux usées.
Tuyaux combinés
Il faut comprendre comment fonctionne le réseau de tuyaux de la ville. Dans les anciens réseaux d’égouts combinés, les eaux de pluie et les eaux usées domestiques circulent dans une seule et même conduite. En temps normal, ce mélange est dirigé vers la station d’épuration, où il est traité avant d’être rejeté dans l’environnement. Toutefois, lors de fortes précipitations, le volume d’eau devient trop important pour la capacité des conduites et de l’usine de traitement. Pour éviter que le réseau ne refoule dans les maisons, le système prévoit alors des points de déversement qui laissent s’échapper l’excédent directement dans un cours d’eau. C’est ce qu’on appelle un débordement d’eaux usées.
Projet Dispendieux
Les procédures prennent du temps notamment en raison des coûts de remplacement des tuyaux de la ville. La municipalité tente d’obtenir des subventions afin de réduire la facture, qui pourrait atteindre quelques millions de dollars.
M. Madore explique que l’installation de clapets « anti-retour » est prévue à plusieurs endroits dès le printemps prochain (2026).
M. Madore est confiant que ces clapets permettront de réduire considérablement voir d’éliminer les débordements par temps sec.
Une zone de rétention des eaux pluviales dans le stationnement du Centre récréatif Gérard-Couillard fait partie des projets sur lesquels travaille la municipalité. L’objectif est de créer des zones tampons en ajoutant de la verdure afin d’éviter que l’eau de pluie qui ruisselle se déverse directement dans les égouts.
Lac Lyster
Le maire affirme que le hameau de Baldwin vit une réalité différente de celle du centre-ville de Coaticook. Pour ce secteur, il soutient qu’aucun déversement d’eaux usées n’a été acheminé dans le lac Lyster ni vers celui-ci.

Photos : Claudia Ferland