De passage au centre de recherche et de développement de Sherbrooke, la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Marie-Claude Bibeau a fait l’annonce d’un appel pour le Fonds d’action à la ferme pour le climat. Ce nouveau fonds de 200M$ se classe dans le cadre du programme Solutions agricoles pour le climat.
Dès cette année et ce jusqu’en 2024, les 200M$ de Fonds débloquer par Ottawa permettront d’offrir un soutien aux producteurs agricoles pour tout ce qui touche à l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques quant aux stockages du carbone et la réduction des gaz à effet de serre (GES). Le tout dans trois catégories soit la gestion de l’azote, les cultures de couverture et pour finir, les pratiques de rotation des pâturages. Ces trois mesures à la ferme permettent non seulement de réduire les émissions de GES, mais aussi d’offrir aux producteurs agricoles une solution rentable pour améliorer la santé des sols et profiter d’autres avantages environnementaux.
« La lutte contre les changements climatiques ne consiste pas uniquement à réduire les émissions. Il s’agit aussi de s’adapter aux changements qui sont déjà enclenchés en raison d’événements météorologiques extrêmes comme les feux de forêt, les inondations et les sécheresses. Étant donné l’importance du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, il est clair que des mesures plus ambitieuses doivent être mises en place pour aider à bâtir une résilience face aux conditions climatiques. Grâce à des pratiques agricoles durables, le gouvernement du Canada investit dans nos producteurs afin d’améliorer la sécurité des communautés, de créer un environnement plus sain et de solidifier l’économie alors que nous continuons de bâtir notre résilience d’un océan à l’autre », exprime le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson.
Accueille positif de l’Union des producteurs agricoles (UPA)
« L’investissement annoncé lors du discours du budget en avril dernier et les modalités dévoilées aujourd’hui confirment le rôle stratégique de l’agriculture dans la lutte contre les changements climatiques. Il va aussi dans le sens du soutien accru que réclament les agriculteurs québécois et
canadiens depuis de nombreuses années, à ce chapitre, pour répondre aux attentes sociétales de plus en plus élevées », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.
Ces investissements permettront aussi au Canada de réduire l’écart avec les États-Unis et l’Europe au chapitre du soutien agricole, principalement en agroenvironment. En effet, le Canada soutient moins ses producteurs que les États-Unis, l’Union européenne ou les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Tous programmes confondus, les transferts budgétaires reçus par les producteurs américains, en pourcentage de la valeur totale de la production agricole, sont plus de deux fois supérieurs (8 %) à ceux reçus par les producteurs canadiens (4 %).
« Le quart du soutien aux agriculteurs américains prend la forme d’une aide directe aux initiatives agroenvironnementales. Le gouvernement canadien emprunte donc une bonne piste qu’il faudra poursuivre pour assurer la compétitivité de nos entreprises sur tous les marchés ainsi que l’autonomie alimentaire du pays. Les risques en agriculture sont importants et augmentent avec les changements climatiques. Les programmes de gestion des risques (GRE) sont déterminants à cet égard, tout autant que
les actions pour le climat, et ils nécessitent un réinvestissement majeur », a conclu Marcel Groleau.